J'ai mis en ligne, ce matin, les poèmes de L'Or du Temps. Ces poèmes ont été écrits de Juin à Septembre 2003, dans le jardin de ma maison, en Lorraine. La première édition, самиздат , chez l'auteur, à Romilly-Sur-Seine (Aube), le 15 Décembre 2007, a été limitée à cinq exemplaires, numérotés de 1 à 5.
A relire ces poèmes, il me semble vivre encore cet été-là. Je me demande si un lecteur ou une lectrice inconnus pourront se faire une image exacte de ce modeste jardin, en Lorraine, sous le soleil de l'été 2003, d'autant que ces poèmes n'ont rien de descriptif, véritablement, il s'agit plutôt de "l'atmosphère" du jardin. Deux poèmes, pour leur part, évoquent, discrètement, le village de Froville-la-Romane, où se déroule, chaque année, un "Festival de Musique Sacrée et Baroque".
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Quelques mots sur la semaine écoulée.
Mardi :
Le matin : je dis à un professeur Agrégé d'Histoire : "en vieillissant, je m'intéresse de plus en plus à l'Histoire". Lui : "Avant d'entrer dans l'Histoire ?".
L'après-midi : visite de l'Eglise Saint Pierre Saint Paul, de Troyes, qui reçut la visite de Jeanne d'Arc, en 1429. A l'intérieur : une futaie de pierre ! Et les vitraux !
Mercredi : émotion devant des arbres en fleurs, émotion dont j'ai cherché, en vain, à faire un poème !
Vendredi :
Le matin : reçu, d'un ami, par e-mail, des photos du carnaval d'Annecy . Pourquoi sommes-nous , à ce point, fascinés par les masques ? N'est-ce pas parce qu'on place nos plus beaux rêves de visages, derrière ces masques-là ?
Songé à un livre de Goethe que j'aime par dessus tout , qui est mon livre préféré dans toute son oeuvre : Les Affinités Electives. Je n'ai plus ce livre sous la main, mais il est bien présent dans ma mémoire, et il dit bien ce qu'il veut dire : j'y renvoie le lecteur.
L'après-midi : assisté, à Romilly-Sur-Seine, à une répétition de Carmen de Bizet, par l'Orchestre Symphonique de l'Aube, au milieu de deux cents enfants agités et bruyants. J'étais debout au fond de la salle, quelqu'un, debout près de moi, m'a montré la partition du Chef d'Orchestre, dont il avait un exemplaire, et m'a aidé, en me montrant les notes d'un doigt, à suivre la progression de la musique. Malgré le brouhaha des enfants inattentifs, malgré l'absence de décors, malgré les vêtements de la cantatrice et du ténor (en tenues de ville), quelque chose de la magie de l'oeuvre est passé. C'est cela, le propre des chefs d'oeuvre, ils traversent le temps, quels que soient les lieux, quelles que soient les circonstances...