samedi 12 juillet 2014

Mar/8/7/14______16H


« L'autre jour, je disais : nous sommes prêts à mourir. Regardez dans notre ordre. Péguy, mort » ((Barrès, Mes Cahiers 1896-1923, p. 759, Plon, 1993). Il me semble difficile de pouvoir écrire ces phrases, quand on est bien à l'abri dans son fauteuil, derrière son encrier. Le sacrifice de millions d'hommes « prêts à mourir », loin de tout fauteuil, tout encrier, relativise tout travail d'écrivain.













H./Mar/8/7/14/16H

Jeu/3/7/14_______19H30


Dans les pages que Barrès consacre à la Grande Guerre, dans ses Cahiers 1896-1923, (Plon, 1993, p.737, sqq) on sent une vibration, l'écrivain sait que des milliers d'hommes meurent de mort violente, au moment même où il écrit : il n'est plus temps de ratiociner.








H./Jeu/3/7/14/19H30




Jeu/3/7/14_________19H05


« Il ne faut pas me demander de haïr Jaurès. Je ne le peux pas, et après examen, je ne le dois pas. S'il y a chez lui de mauvais services rendus à mon pays et qui m'opposent à lui, qui font de moi un soldat contre lui, ce qu'il y a de plus intime et de plus élevé dans sa nature ne m'est pas étranger, et parmi ceux avec qui je dois combattre, il en est qui sont démunis de ce saint des saints, de cette valeur vraie, de cette sensibilité généreuse que je voyais vibrer au centre de son être ». (Barrès, Mes Cahiers 1896-1923, p. 747, Plon, 1993) : cet hommage émouvant arrive trop tard. Jaurès est mort, assassiné, depuis six mois. C'est aussi la leçon posthume de l'écriture de Barrès : il faut dire et clamer haut et fort son amitié en temps utile. Comme le remords d'avoir écrit certaines phrases violemment hostiles à Jaurès a dû, pendant des années, hanter Barrès !









H./Jeu/3/7/14/19H05