En
1911, Barrès (1862-1923) écrit : « je suis las, ô
mon Dieu, épouvanté de ma poésie qui grandit et de me voir
m'acheminer sur les pentes inévitables de ma diminution »
(Mes cahiers 1896-1923, Plon, 1993, p. 579 et 580).
Cette « diminution » dont parle Barrès, n'est
autre que le chemin que nous faisons, tous, du retour à cette
poussière d'où nous venons, lorsque le temps est passé des
« Souvenirs d'Egotisme » (Stendhal), du « Culte
du Moi » (Barrès). C'est alors que « nous, nous
en allons » (Ronsard), qu'advient l'heure de la « poésie
qui grandit ». Car notre pauvre « moi »,
petit à petit, ne fait plus écran entre « la poésie »
et toutes choses.
vendredi 24 août 2012
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