mardi 29 avril 2008

Mardi 29 Avril 2008. 21H59

Avant que j'eusse trouvé les mots pour dire la beauté des arbres en fleurs, leurs pétales roses sont tombés, et jonchent, à présent, les trottoirs, comme les confettis d'un lendemain de fête.
Je regarde cette scène, comme une métaphore du temps qui passe, et de la précarité de la vie.

lundi 28 avril 2008

Lundi 28 Avril 2008.13H32

Tous les internautes qui écrivent des blogs éprouvent ce que j'éprouve : on rédige, finalement , des lettres sans destinataires. Il nous manque, quelquefois, la réaction chaleureuse d'un ami, qui vous connaît bien, et qui vous écoute vous lamenter longuement , et finit par vous dire, en éclatant de rire : " Michel, t'en as pas marre ?"
Ce matin , c'est à un autre ami que j'expliquais que j'avais, ces dernières semaines, créé deux sites internet et un blog. Il m'écouta , d'un air sérieux, et lorsque je lui annonçai, sérieusement , avec emphase, le titre de mon site politique (si peu politique) : "Dépositaires de l'espérance", il ... éclata de rire. C'est sans doute la grandiloquence du titre qui fait rire, mais c'est bon d'avoir des gens, autour de vous, qui réagissent ainsi à ces choses de notre vie, que nous croyons être d'une immense importance , et qui sont , peut-être , bien infimes, et qui, comme notre vie toute entière, seront bien vite enfuies et, à tout jamais, oubliées.

samedi 26 avril 2008

Samedi 26 Avril 2008. 10H52

J'ai mis en ligne, ce matin, les poèmes de L'Or du Temps. Ces poèmes ont été écrits de Juin à Septembre 2003, dans le jardin de ma maison, en Lorraine. La première édition, самиздат , chez l'auteur, à Romilly-Sur-Seine (Aube), le 15 Décembre 2007, a été limitée à cinq exemplaires, numérotés de 1 à 5.
A relire ces poèmes, il me semble vivre encore cet été-là. Je me demande si un lecteur ou une lectrice inconnus pourront se faire une image exacte de ce modeste jardin, en Lorraine, sous le soleil de l'été 2003, d'autant que ces poèmes n'ont rien de descriptif, véritablement, il s'agit plutôt de "l'atmosphère" du jardin. Deux poèmes, pour leur part, évoquent, discrètement, le village de Froville-la-Romane, où se déroule, chaque année, un "Festival de Musique Sacrée et Baroque".
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Quelques mots sur la semaine écoulée.
Mardi :
Le matin : je dis à un professeur Agrégé d'Histoire : "en vieillissant, je m'intéresse de plus en plus à l'Histoire". Lui : "Avant d'entrer dans l'Histoire ?".
L'après-midi : visite de l'Eglise Saint Pierre Saint Paul, de Troyes, qui reçut la visite de Jeanne d'Arc, en 1429. A l'intérieur : une futaie de pierre ! Et les vitraux !
Mercredi : émotion devant des arbres en fleurs, émotion dont j'ai cherché, en vain, à faire un poème !
Vendredi :
Le matin : reçu, d'un ami, par e-mail, des photos du carnaval d'Annecy . Pourquoi sommes-nous , à ce point, fascinés par les masques ? N'est-ce pas parce qu'on place nos plus beaux rêves de visages, derrière ces masques-là ?
Songé à un livre de Goethe que j'aime par dessus tout , qui est mon livre préféré dans toute son oeuvre : Les Affinités Electives. Je n'ai plus ce livre sous la main, mais il est bien présent dans ma mémoire, et il dit bien ce qu'il veut dire : j'y renvoie le lecteur.
L'après-midi : assisté, à Romilly-Sur-Seine, à une répétition de Carmen de Bizet, par l'Orchestre Symphonique de l'Aube, au milieu de deux cents enfants agités et bruyants. J'étais debout au fond de la salle, quelqu'un, debout près de moi, m'a montré la partition du Chef d'Orchestre, dont il avait un exemplaire, et m'a aidé, en me montrant les notes d'un doigt, à suivre la progression de la musique. Malgré le brouhaha des enfants inattentifs, malgré l'absence de décors, malgré les vêtements de la cantatrice et du ténor (en tenues de ville), quelque chose de la magie de l'oeuvre est passé. C'est cela, le propre des chefs d'oeuvre, ils traversent le temps, quels que soient les lieux, quelles que soient les circonstances...


vendredi 18 avril 2008

Samedi 19 Avril 2008.8H20

Hier, j'ai mis en ligne les poèmes d'Une Odeur de Lavande, poèmes écrits en 1997, et publiés sous forme de самиздат, le 7 Février 1998, à Thionville (Moselle), où j'habitais alors.
Qu'est devenue la jeune femme peintre, dont j'ai découvert les toiles, dans une exposition, à Thionville, et pour qui j'ai écrit Une Odeur de lavande ? J'ai appris , par google.fr, qu'elle exposait des toiles à Monaco. Seule me reste la fragrance de ces lavandes virtuelles que les mots, tant bien que mal, ont gardée.
Ce matin, je viens de mettre en ligne Pour vivre en poésie, poèmes écrits à Charmes, de Juin à Septembre 1998, et publiés en самиздат à Charmes (Vosges), où je vivais alors, le 29 Avril 2000...
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Vendredi 18 Avril 2008. 11H32

Hier, j'ai mis en ligne les poèmes de Nous serons tels des soleils : encore une expérience de retraversée du temps, comme on retraverse le miroir. Ecrits à Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône), en 1982, je les ai édités en un самиздат (prononcer "samizdat", mot russe signifiant "auto-édition") en Octobre 1997 à Thionville (Moselle)
Avant-hier, à la télévision : La double vie de Véronique (1991), de Kieslovski. J'ai pensé à mes ancêtres polonais, en voyant les images de Cracovie, où je ne suis jamais allé. Hier : The dreamers (2003), de Bertolucci. On se demande, constamment, quel est le sujet réel de ce film. Mai 68 mérite mieux que d'être une toile de fond. Tout en regardant ce film , je pensais que la liberté est le bien le plus précieux : cette liberté que nous n'avons pas dans la vie, seule, peut-être, l'écriture nous l'apporte. Songer au titre du livre de Julien Gracq : Liberté grande.
Mort du poète Aimé Césaire : je n'ai rien lu de lui.
Nadine Morano, Secrétaire d'Etat à la famille, hier, à la télé , a été d'une violence inouïe à l'égard de Ségolène Royal Quand je pense à Ségolène Royal, je pense à ce grand moment inoubliable de sa campagne électorale : le meeting du stade Charléty . Là, j'ai vu le peuple vibrer.

jeudi 17 avril 2008

Jeudi 17 Avril 2008. 10H52.

Je viens de mettre en ligne un nouveau recueil de poèmes, Un Fleuve de Lumière, que l'Imprimerie Bialec publia à Nancy (Meurthe et Moselle), en 1982.
Maintenant que j'arrive à la fin de ma vie, et qu'il me reste encore l'étincelle des rêves, il me faut retraverser le temps, retrouver, à travers le prisme des mots, les êtres et les moments, les sourires et les battements de coeur, les parfums de ma jeunesse. C'est un voyage, aussi. Un voyage immobile. C'est sans doute pour cela que j'ai écrit, pour emprisonner les moments de ma vie et pour les retrouver, un jour, comme aujourd'hui.
J'ai lu, quelque part, que l'interdépendance des phénomènes climatologiques est si complexe que le battement d'une aile de papillon, quelque part dans le monde, peut déclencher un ouragan, à des milliers de kilomètres. De la même façon, j'ai la faiblesse de croire que, dans le domaine des choses de l'esprit, un poème de quatre lignes --ou de quatre mots-- peut déclencher une tempête --s'il est lu par qui doit le lire, à des milliers de kilomètres de là.

mardi 15 avril 2008

Mercredi 16 Avril 2008. 8H44

Hier, j'ai mis en ligne un nouveau recueil de poèmes : La Solitude de l'Aube (1981). Ces poèmes, non plus, n'ont pas vieilli . En les relisant, j'ai retraversé, à nouveau, les émotions éprouvées à cette époque. N'ayant plus en ma possession aucun exemplaire de l'édition originale de cette plaquette, j'ai essayé , en vain, de me souvenir de l'imprimeur. En tout cas, "Internet" est un formidable outil de sauvegarde, dont il faut se servir.
J'ai ajouté, ce matin, sur ce blog, à toutes fins utiles, un lien vers l'article "Michel Conrad", dans Wikipédia. Dans cet article, est évoquée la page que Bernard Lorraine (de son vrai nom Bernard Diez, né le 6 Février 1933 à Greux, Vosges) m'a consacré dans son Panorama de la Poésie en Lorraine (Editions Serpenoise, 1/12/1999).
Bernard Lorraine avait découvert mes ouvrages par hasard et savait très peu de choses de moi, pas même ma date de naissance. Il ne m'a jamais rencontré. J'avais découvert son livre, par hasard, moi aussi, dans une librairie de Charmes (Vosges), le 17 Décembre 2001. Je m'étais promis de lui écrire, pour le remercier de la page chaleureuse qu'il avait écrite. Les semaines ont passé. Bernard Lorraine est décédé à l'hôpital de Neufchâteau (Vosges) le 21 Mars 2002, avant que je lui écrive, et que je puisse le rencontrer. C'est un de mes grands regrets.
En faisant des recherches sur "Google Books", je découvre qu'un exemplaire de l'édition originale de Le Soir dans les Jardins, se trouve à la Librairie du Congrès, à Washington (USA). Si l'on ajoute l'exemplaire qui se trouve à la Bibliothèque Nationale de France, à Paris, cela fait deux exemplaires qui sont, désormais, à l'abri du temps.

Mardi 15 Avril 2008. 10H55

J'ai achevé de mettre en ligne, ce matin, un recueil de poèmes publiés pour la première fois en 1979, par l'imprimerie Arsant, à Nancy (Meurthe-et-Moselle) : La Vie Croisée.
Les mots emprisonnent le temps et sauvegardent la mémoire. Relisant ces poèmes , j'ai vécu, un peu , l'atmosphère de ces jours enfuis. Trente ans se sont passés, et pourtant --c'est banal à dire--, c'était hier. Il me semble entendre encore C. me dire, dans un petit matin londonien : "c'est ce que Miss Jones appelait Dawn's choir".

vendredi 11 avril 2008

Vendredi 11 Avril 2008. 10H10

Je viens de mettre en ligne sur mon site http://www.michelconrad.tk/ un recueil de poèmes que j'avais publié il y a plus de trente ans, à Besançon, Le Soir dans les Jardins, Imprimerie Néo-Typo, 1976) et d'écrire une page supplémentaire sur mon autre site http://www.depositairesdelesperance.tk/, tout cela avec , d'une part, la fierté de celui qui voit un navire qu'il a construit prendre la mer pour la première fois, et avec , d'autre part, l'incertitude d'être compris et entendu, comme je le voudrais.
Plutôt que l'image du bateau qui prend la mer pour la première fois, l'image la plus juste serait celle de la bouteille à la mer que lance le naufragé , parvenu sur une rive inconnue, et qui espère, sans être sûr de rien, être lu et entendu par d'autres , qui naviguent, au loin.

jeudi 10 avril 2008

Jeudi 10 Avril 2008. 9H35

La Flamme Olympique : on entend débattre de cette question : la flamme olympique a-t-elle été éteinte à Paris, du fait des manifestations ? Dans la symbolique mentale, au-delà de la mythologie (le feu de l'Olympe), il y a un archétype plus ancestral encore : le feu sacré des hommes des cavernes, que l'on devait préserver, coûte que coûte.

mercredi 9 avril 2008

Mercredi 9 Avril 2008. 9H43

La musique : comme je demandais, par téléphone, à un parent d'élève d'accompagner un groupe d'élèves à une répétition de musique classique, par l'Orchestre Symphonique de l'Aube, je me permis d'ajouter :"vous qui aimez la musique classique..." On me répondit : "pas autant que vous". Cela me surprit d'entendre quelqu'un me dire cela . D'où les gens savent-ils que j'aime passionnément la musique classique ? Il me semble n'en parler jamais...C'est vrai que je place au-dessus de tout les Impromptus de Schubert, les Suites de Bach pour violoncelle seul, le Sacre du printemps de Prokofiev --mais le Sacre est-il encore de la musique classique ? En fait, j'aime toutes les sortes de musiques.
L'autre jour, j'étais dans une salle du collège, et j'entendais , dans une salle voisine, quelqu'un jouer du piano. Comme il s'agissait de quelqu'un qui s'exerçait, le morceau se répétait à l'infini, avec des nuances toujours nouvelles, je le trouvais très beau, merveilleux, et , chaque fois, il semblait que le pianiste lui apportait une intention supplémentaire, un supplément d'âme. J'étais furieux contre moi-même de ne pas identifier cet air de musique si connu, que j'avais entendu des dizaines de fois. Au bout d'un heure la mémoire me revint : "c'était la musique d'une chanson de Renaud : "Mistral gagnant."

mardi 8 avril 2008

Mardi 8 Avril 2008 , 11H27

La mode est aux blogs : je n'y échapperai pas ! On me dit : faites un blog ! Ce qui s'appelait autrefois "journal intime", et qui demeurait au fond des tiroirs, s'expose au grand jour...Il suffit peut-être d'assigner un objectif à ce que l'on écrit, sans ambitionner, outre mesure, de convaincre autrui . Peut-on jamais convaincre qui que ce soit ?