Comment, mieux que Chateaubriand, peut-on exprimer la vanité et la précarité de la vie, en deux phrases : "Ma gondole au retour du Lido suivait celle d'une troupe de femmes qui chantaient des vers du Tasse; mais au lieu de rentrer à Venise, elles remontèrent vers Palestrine comme si elles eussent voulu gagner la haute mer : leur voix se perdaient dans l'unisonance des flots . Au vent mes concerts et mes songes !". Et cette phrase est complétée par celle qui ouvre le paragraphe suivant : "Tout change à tout moment et toujours : je tourne la tête en arrière, et j'aperçois comme d'autres lagunes, ces lagunes que je traversai en 1806 allant à Trieste : j'en emprunte la vue à l'Itinéraire." (p. 399, op. cit.).
Emouvante aussi est l'attitude immensément naïve de Chateaubriand, traçant sur le sable le nom de la femme qu'il aimait, en ce geste éternel des amants : "j'ai écrit un nom tout près du réseau d'écume, où la dernière onde vient de mourir; les lames successives ont attaqué lentement le nom consolateur; ce n'est qu'au seizième déroulement qu'elles l'ont emporté lettre à lettre et comme à regret : je sentais qu'elles effaçaient ma vie." (p. 403, op.cit.)
Emouvante aussi est l'attitude immensément naïve de Chateaubriand, traçant sur le sable le nom de la femme qu'il aimait, en ce geste éternel des amants : "j'ai écrit un nom tout près du réseau d'écume, où la dernière onde vient de mourir; les lames successives ont attaqué lentement le nom consolateur; ce n'est qu'au seizième déroulement qu'elles l'ont emporté lettre à lettre et comme à regret : je sentais qu'elles effaçaient ma vie." (p. 403, op.cit.)
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