J'entreprends la lecture des Cahiers (1896-1923) de Barrès, dans l'édition, en un seul volume, qu'en fit Plon, en 1993. Je choisis d'en extraire quelques phrases, comme on met à sécher quelques fleurs, dans un herbier. Ainsi : "Je m'aperçois qu'au jour le jour j'ai désiré que ma vie fût un poème et que pour qu'elle me fît plaisir, pour qu'elle me plût, je me suis tenu comme un bon ouvrier à l'envers de la tapisserie, travaillant avec joie et sans repos, sans jamais aller l'admirer. Il n'est pas sûr que j'aie ainsi créé une belle tenture, mais il est certain que je n'ai pas cessé de m'efforcer." (p.3, op. cit.). Relisez cette phrase : tous ceux qui ont, un jour, écrit, écrivent, écriront, s'y reconnaîtront.
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"L'homme de génie, c'est celui qui nous donne ce dont nous avions besoin et qu'un autre ne pouvait pas nous offrir." (p.14, op. cit.). Pour moi, c'est Rousseau et Chateaubriand qui m'ont apporté ce dont "j'avais besoin" : ils ont libéré ma plume.
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Enterrement de Verlaine, en 1896. Madame Krantz crie, en se penchant sur la fosse : "Verlaine, tous les amis sont là !". Je ne peux m'empêcher d'imaginer le pauvre Verlaine, sous trois mètres de terre, dans sa surdité éternelle.
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"L'homme de génie, c'est celui qui nous donne ce dont nous avions besoin et qu'un autre ne pouvait pas nous offrir." (p.14, op. cit.). Pour moi, c'est Rousseau et Chateaubriand qui m'ont apporté ce dont "j'avais besoin" : ils ont libéré ma plume.
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Enterrement de Verlaine, en 1896. Madame Krantz crie, en se penchant sur la fosse : "Verlaine, tous les amis sont là !". Je ne peux m'empêcher d'imaginer le pauvre Verlaine, sous trois mètres de terre, dans sa surdité éternelle.
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