vendredi 27 décembre 2013

Vendredi 27 Décembre 2013. 8H

"Comment s’étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. Comment s’appelaient-ils ? Que vous importe ? D’où venaient-ils ? Du lieu le plus prochain. Où allaient-ils ? Est-ce que l’on sait où l’on va ? Que disaient-ils ? Le maître ne disait rien ; et Jacques disait que son capitaine disait que tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas était écrit là-haut. " Diderot dessine, dans cet incipit de Jacques le Fataliste, les contours de son projet : écrire sur l'écriture, mettre en pleine lumière la relation entre le lecteur et l'écrivain, dire la toute puissance de ce dernier, --  et faire en sorte que le lecteur ne se perde jamais dans la fable, en le ramenant, sans cesse, à la réalité, sa réalité, et, peut-être, à son destin.

mardi 19 mars 2013

Mercredi 20 Mars 2013. 6H30

"Je puis juger d'un être par l'expérience qu'il a été pour moi (je ne veux pas dire par les événements où il m'a entraîné, mais par le quelque chose de fugitif et de particulier qu'il a suscité en moi" (Maurice Barrès, Mes Cahiers 1896-1923, p. 820,  Plon, 1993) : comment dire mieux la rencontre ?

mardi 26 février 2013

Mardi 26 Février 2013. 15H15

"Et puis un jour j'ai su qu'il n'était que d'écarter les autres et d'écouter paisiblement en moi. C'est le silence et c'est l'oubli qui me ramassent sur moi-même et me permettent de me dépasser. Il faut que le silence glisse et s'étende, que tout s'éteigne par degrés ; c'est la nuit grave et moi je puis enfin naître comme une flamme qui s'aperçoit dans les ténèbres" (Maurice Barrès, Mes Cahiers 1896-1923, p. 665, 666,  Plon, 1993). Nous disons tous, diversement, avec nos propres mots, sous de multiples formes, cet éternel glissement de l'ombre à la lumière, avec, pour viatique, le silence.