lundi 30 juin 2008
Mardi 1 Juillet 2008. 6H10
dimanche 29 juin 2008
Lundi 30 Juin 2008.6H22
Dimanche 29 Juin 2008.9H04
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Il y a dans le poème de Kipling , « Si… », une phrase (je cite de mémoire) du genre de celle-ci : « si tu peux supporter d’entendre tes paroles / travesties par des gueux… ». Je pense à cette phrase, quand je pense à la façon caricaturale dont on a résumé mes propos dans le journal local, pendant la campagne électorale, à Romilly. Je plaidais pour « une culture populaire de qualité ». Sans doute m’étais-je mal exprimé : je faisais allusion au fait que les classes populaires n’accèdent pas, le plus souvent, à certaines formes de culture « classique » : musique classique, opéra…Et il me semblait indispensable de les y faire accéder.
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Je pense à la librairie « Majuscule » de Romilly, fermée depuis plusieurs mois. Quelques jours avant sa fermeture, j’étais venu dans cette librairie demander une bouteille d’encre. Je faisais des caprices : exigeant que l’on commande, pour moi et pour moi seul, de l’encre « Montblanc » de couleur noire. Les employés me regardèrent avec une tristesse dans le regard que je ne peux oublier : ils savaient, eux, que leur librairie allait fermer, quelques jours plus tard, ce que je ne savais pas. Ils se gardèrent de me le dire.
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Hier, de part et d’autre de la route : des coquelicots, dont l’aspect éphémère me bouleverse, chaque fois.
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Longtemps, l’échec a été en moi. Depuis, je pressens les gens qui sont ce que j’ai été. C’est souvent un sentiments de culpabilité –dont on ignore la cause-- qui fait que l’on se punit, sans cesse, toute sa vie, par l’échec. Parmi les élèves du collège, certains ont une joie de vivre à toute épreuve et d’autres vivent dans une tristesse abyssale. C’est l’amour des parents qui a manqué aux uns et qui surabonde pour les autres, d’où leur joie. Pour fuir la sensation d’échec, on peut fuir au bout du monde : la sensation d’échec nous suit.
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Le sport n’est pas un moyen de construire l’Europe des Nations, ni même la fraternité entre les peuples : victoire et défaite ne seront jamais les fléaux de la balance de la fraternité.
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Jour de braderie dans la petite ville voisine de ma maison : on se croirait trente ans en arrière : les tee-shirts à l’effigie de Che Guevara, la « bimbeloterie », comme disent les Québécois. Puis, soudain, dans un enclos de quatre planches…trois petits cochons, à l’oreille marquée de je ne sais quel code, sur un disque de plastic, et qui fouillaient la paille fraîche, de leur groin…
vendredi 27 juin 2008
Samedi 28 Juin 2008. 6H28
De la même façon, en tant que poète, je dois être attentif au surgissement incontrôlable, en moi-même, des mots, à une sorte de foisonnement imprévisible, dans le plus joyeux désordre. Or, j'exerce un métier qui implique de mettre en ordre beaucoup de choses, et d'écrire des "Notes de Service" administratives, qui sont tout le contraire du foisonnement, libre et joyeux, du poème !
mercredi 25 juin 2008
Mercredi 25 Juin 2008.19H 35
La plupart des choses que j’ai écrites autrefois, je ne les écrirais plus aujourd’hui : la sensibilité de l’homme s’émousse et se transforme, comme la pierre, sous l’érosion du temps. Ce que nous avons écrit garde trace de ce que nous fûmes : c’est en cela que, telle une pierre précieuse, la poésie est appelée à traverser la nuit des temps : elle scintillera, pour d’autres que nous, dans bien longtemps. Comme un écho sonore se propage, ou une onde, en cercles concentriques, à la surface de l’eau, quelque chose de nos émotions atteindra le cœur du lecteur, de la lectrice, alors même que nous n’y serons plus.
J’en parle à la lumière de ce que j’ai éprouvé, en lisant les poètes, dans mon adolescence, (et plus particulièrement Guillaume Apollinaire, dont je parlerai, ici, plus longuement, un jour), cette découverte du flamboiement des mots… Maintenant que le temps se resserre, pour moi, il n’est plus temps de craindre le jugement de la postérité sur ce que j’ai écrit : je ne referai pas une œuvre tout entière, mais, comme le vieux luthier qui construit encore et toujours son énième violon, en tenant compte de l’expérience que lui ont donnés tous ses violons précédents, je construirai encore, si Dieu me prête vie, quelque machinerie de mots, apte à produire une musique – que quelques-uns, peut-être, sauront entendre…A moins que ces mots ne se perdent, dans l’indifférence générale, dans le world web wide, comme un objet minuscule se perd dans une immensité.
Mercredi 25 Juin 2008.19H 27
Mercredi 25 Juin 2008.19H22
dimanche 22 juin 2008
Dimanche 22 Juin 2008. 16H16
--A quoi sert la richesse d'une nation, si le peuple n'y gouverne pas ?
Dimanche 22 Juin 2008. 13H59
Dimanche 22 Juin 2008. 13H53
samedi 21 juin 2008
Samedi 21 Juin 2008. 17H35
C 'est vrai , par conséquent, que la mélancolie, si elle reste dans des limites raisonnables, comme une souffrance en sourdine, est un "sombre plaisir", : pour ma part, c'est le prisme le plus quotidien au travers duquel je déchiffre la réalité.
Je suis dans ce "sombre plaisir"-là, que je regarde un match de football, à la télé , avec cette excessive liesse des vainqueurs, et cette excessive tristesse des vaincus. Il faut "aimer les jeux", sans jamais oublier que ce ne sont que des "jeux". Dans mon métier de "Personnel de Direction" d'un établissement scolaire , j'observe, chaque jour, avec la plus grande "mélancolie" , l'incroyable violence qui régit les rapports des élèves entre eux, ainsi que les rapports de certains élèves avec l'ensemble des adultes de "la communauté éducative". On n'imagine pas cette violence-là : peut-être, un jour, écrirai-je un livre là-dessus, s'il me reste des forces, s'il me reste une vie après ma vie professionnelle. Parfois, dans mon métier , heureusement, surgit, à l'improviste, une lueur : l'autre jour, je découvre qu'un élève de 5° va apprendre, l'an prochain, le "chinois", par le Centre National d'Enseignement à Distance. Je trouve cela magnifique, de considérer le monde comme un village planétaire, et de vouloir apprendre la langue de nos voisins chinois.
Samedi 21 Juin 2008. 14H59
En regardant tout cela, je me suis demandé si cela me plairait d'être Sénateur moi-même, mais, presque aussitôt, je songeai aux heures qu'il faut passer, assis là, à écouter des discours, alors que je me vois plutôt , dans quelques années, herborisant comme le Jean-Jacques Rousseau des Rêveries du Promeneur Solitaire.
mercredi 18 juin 2008
Mercredi 18 Juin 2008. 16H25
Mercredi 18 Juin 2008. 16H10
mardi 17 juin 2008
Mardi 17 Juin 2008. 20H17
Il s'agit peut-être de renoncer, avant que tout ne s'effondre : Napoléon , avant la campagne de Russie, avant Waterloo, Dom Juan avant que la statue du Commandeur ne vienne lui serrer la main et ne l'entraîne vers les flammes de l'enfer...
dimanche 15 juin 2008
Dimanche 15 Juin 2008. 12H20
J'ai conçu pour Jean-Luc Mélenchon une grande admiration, depuis le temps où il était Ministre chargé de l'Enseignement Professionnel, et moi, Proviseur d'un Lycée Professionnel Industriel.
mercredi 11 juin 2008
Mercredi 11 Juin 2008. 18H48
Tout au contraire, j'irai vers toujours plus de dépouillement, partant à la recherche du reflet doré de la lune à la surface de l'étang, jusqu'à ce que , me penchant, moi aussi, depuis ma barque, pour cueillir , moi aussi, ce reflet, comme fit, autrefois, le poète chinois, je finisse , tout comme lui, par basculer dans l'eau de cet étang.
samedi 7 juin 2008
Dimanche 8 Juin 2008. 7H55
J'ai écrit également, et publié, hier, 7 Juin 2008, sur mon site "politique", Dépositaires de l'Espérance, un texte intitulé "Perplexité"(1), que je juge important, et auquel je renvoie le lecteur, la lectrice de ce blog.
dimanche 1 juin 2008
Dimanche 1 Juin 2008. 8H46
Neuf heures sonnent, au clocher de l’église :
« Le temps s’en va, le temps s’en va, Madame
Las ! Le temps, non, mais nous nous en allons… »
Un bœuf meugle, quelque part. D’autres lui répondent. Il y a comme un vent de révolte, ce matin, parmi le bétail, d’habitude paisible, dans les prés voisins. Quelle que soit la banalité de chacune de nos journées, elle a son unicité : nous voyageons sur l’aile du temps : comme le jardin, qui traverse les saisons de l’année : chaque fleur y attend son heure d’apothéose et de déclin : l’heure des tulipes, l’heure des pivoines, l’heure des lys…Comme nous traversons les saisons de notre vie, en attendant, nous aussi, notre heure d’apothéose et de déclin, en oubliant, le plus souvent, qu’il est « plus tard que nous ne le pensons. ». Impassible, la vigne vierge envahit le mur, côté jardin, comme chaque année : ce ne sont pas les mêmes feuilles, mais le même pied de vigne, qui chaque année, part à la reconquête de son espace, en grimpant jusque sous le toit, en attendant la torpeur de l’été, à quoi succédera l’automne, qui fera flamboyer les feuilles, et le vent d’hiver, qui les emportera, faisant se succéder, d’un même souffle, l’apothéose et le déclin.
Dans le pré qui jouxte mon jardin, il y a de jeunes bœufs, au pelage brun, uni, qui broutent innocemment, sans savoir qu’ils sont condamnés à l’abattoir. Je les regardais, depuis l’espèce de tonnelle avec de petites colonnades blanches, dans le style hellénisant, que mon lointain prédécesseur, dans cette maison, un Anglais, avait construit, sans doute, de ses propres mains : j’ai retrouvé des moules, pouvant servir à cela, dans la cave. Dans les archives de la maison, au fond d’un placard, il y avait, aussi, d’anciennes demandes de permis de construire de ce propriétaire anglais : l’adresse postale, à laquelle la préfecture du département français où je me trouve, lui répondait, m’a fait sourire : en guise de nom de rue, avant le nom du village, simplement ce mot anglais : « Riverside », « bord de la rivière ».
J’ai accroché, dans l’escalier qui mène au premier étage de ma maison, la reproduction d’un tableau d’Emile FRIANT (1863-1932). L’original de ce tableau, Les Amoureux (1888), une huile sur toile (110, 145 cm), se trouve au Musée des Beaux-Arts de Nancy (Meurthe-et-Moselle). Dans ce tableau, deux amoureux, au premier plan, peints de dos, accoudés au parapet métallique d’un pont qui surplombe une rivière, que l’on voit dans l’arrière-plan du tableau, ainsi qu’un autre pont , de pierre, celui-là, dialoguent silencieusement, par la seule force de leur regard.
Samedi 31 Mai 2008. 18H35
« Comme on passe, en été, le torrent sans danger
Qui soulait en hiver être roi de la plaine »
C’est vrai qu’au plus chaud de l’été, le niveau de la rivière est très bas et les nénuphars à fleurs jaunes ont tout juste assez d’eau pour y fleurir.
Fait, ce matin, le tour du jardin : impressionnantes fleurs blanches du sureau, étincelantes des gouttes de pluie de la nuit passée, le rosier sous le sapin n’a qu’une rose ouverte, une sorte de rose avec peu de pétales et qui ressemble à la rose de Provins. La lavande, près du vieux puits, semble annoncer une assez bonne floraison. Le cerisier porte des cerises encore vertes, le pommier des pommes petites comme des billes. Le rosier aux roses jaunes se sert du lierre mort, pour escalader le mur…
Scié, cet après-midi, du bois, empilé des bûches, à l’intérieur de la véranda.
Sur mon site internet de poèmes, j’ai mis le point final au recueil intitulé « Le ciel est couleur d’encre » : on sent, à l’intérieur de soi, que les pages des poèmes d’une certaine tonalité sont tournée, et qu’une autre saison s’ouvre, en vous. Je mets en ligne, à présent, une suite de poèmes nouveaux, dont j’ai écrit le premier aujourd’hui même, sous le titre de « Force de la douceur », tout en poursuivant la mise en ligne, commencée, il y a plusieurs semaines, des poèmes de « Fin de Siècle ».