Il y a, dans La Fontaine, ces vers que je trouve très beaux : "J'aime les jeux , l'amour, les livres, la musique / Il n'est rien / Qui ne me soit souverain bien / Jusqu'au sombre plaisir d'un coeur mélancolique". En me remémorant ces vers si beaux, l'autre jour, il m'a semblé comprendre leur beauté, pour la première fois. J'ai pensé à cette gravure de Dürer : "Melancholia", cet ange aux ailes repliées. J'ai pensé à l'état où je me trouvais en Novembre 2003, à cette sensation de souffrance psychique , qui m'interdisait de savourer "le soleil noir de la mélancolie" (Nerval). Ce "sombre plaisir d'un coeur mélancolique" a un seuil qu'il ne faut pas dépasser, sans quoi, il n'y a plus que la souffrance psychique, qui ne peut se comparer à rien , et dont , seuls, peuvent réellement parler ceux qui l'ont , un jour, une fois, éprouvée.
C 'est vrai , par conséquent, que la mélancolie, si elle reste dans des limites raisonnables, comme une souffrance en sourdine, est un "sombre plaisir", : pour ma part, c'est le prisme le plus quotidien au travers duquel je déchiffre la réalité.
Je suis dans ce "sombre plaisir"-là, que je regarde un match de football, à la télé , avec cette excessive liesse des vainqueurs, et cette excessive tristesse des vaincus. Il faut "aimer les jeux", sans jamais oublier que ce ne sont que des "jeux". Dans mon métier de "Personnel de Direction" d'un établissement scolaire , j'observe, chaque jour, avec la plus grande "mélancolie" , l'incroyable violence qui régit les rapports des élèves entre eux, ainsi que les rapports de certains élèves avec l'ensemble des adultes de "la communauté éducative". On n'imagine pas cette violence-là : peut-être, un jour, écrirai-je un livre là-dessus, s'il me reste des forces, s'il me reste une vie après ma vie professionnelle. Parfois, dans mon métier , heureusement, surgit, à l'improviste, une lueur : l'autre jour, je découvre qu'un élève de 5° va apprendre, l'an prochain, le "chinois", par le Centre National d'Enseignement à Distance. Je trouve cela magnifique, de considérer le monde comme un village planétaire, et de vouloir apprendre la langue de nos voisins chinois.
C 'est vrai , par conséquent, que la mélancolie, si elle reste dans des limites raisonnables, comme une souffrance en sourdine, est un "sombre plaisir", : pour ma part, c'est le prisme le plus quotidien au travers duquel je déchiffre la réalité.
Je suis dans ce "sombre plaisir"-là, que je regarde un match de football, à la télé , avec cette excessive liesse des vainqueurs, et cette excessive tristesse des vaincus. Il faut "aimer les jeux", sans jamais oublier que ce ne sont que des "jeux". Dans mon métier de "Personnel de Direction" d'un établissement scolaire , j'observe, chaque jour, avec la plus grande "mélancolie" , l'incroyable violence qui régit les rapports des élèves entre eux, ainsi que les rapports de certains élèves avec l'ensemble des adultes de "la communauté éducative". On n'imagine pas cette violence-là : peut-être, un jour, écrirai-je un livre là-dessus, s'il me reste des forces, s'il me reste une vie après ma vie professionnelle. Parfois, dans mon métier , heureusement, surgit, à l'improviste, une lueur : l'autre jour, je découvre qu'un élève de 5° va apprendre, l'an prochain, le "chinois", par le Centre National d'Enseignement à Distance. Je trouve cela magnifique, de considérer le monde comme un village planétaire, et de vouloir apprendre la langue de nos voisins chinois.
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