vendredi 30 janvier 2009

Samedi 31 Janvier 2009. 7H36

Sur la route de Prague, pour la deuxième fois, Chateaubriand découvre, dans une chambre d'hôtel, dans la descente du col du Tauërn, des gravures qui évoquent le personnage éponyme d'un de ses romans, Atala. Il écrit :"La vanité fait argent de tout : je me rengorgeais devant mes oeuvres au fond de la Carinthie, comme le cardinal Mazarin devant les tableaux de sa galerie. J'avais envie de dire à mon hôte :"C'est moi qui ai fait cela !" Il fallut me séparer de ma première-née, moins difficilement toutefois que dans l'île de l'Ohio." (Mémoires d'Outre-Tombe, Flammarion, Grand Format, IV, p. 460, édition de septembre 1982).
Je comprends d'autant mieux cela que, pour mon oeuvre de poète, le moindre adjectif élogieux que l'on m'adresse, dans des "Commentaires" de "Forums Poétiques" , sur internet, me flatte éperdûment. Oui, Monsieur le Vicomte, indubitablement, "la vanité fait argent de tout".
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J'admire l'évocation, sous la plume de Chateaubriand, de la ville de Salzbourg, le 24 Septembre 1833 : "Dans la plaine de Salzbourg le 24 au matin, le soleil parut à l'est des montagnes que je laissais derrrière moi" (p. 460 et 461, op. cit.). Ce qui est merveilleux, dans ces lignes et les suivantes, c'est que l'éphémère est le sujet de l'écriture, et que cette écriture lui confère l'éternité. Plus que l'éternité , peut-être, cette écriture confère, à ce dont elle parle, une intemporalité, une modernité, toujours renouvelée. Cette matinée de septembre 1833 est peut-être vieille de cent soixante-dix ans, elle a gardé la fraîcheur, du "vierge , vivace, bel aujourd'hui". Peut-être vivrons-nous, demain, une matinée semblable et Chateaubriand nous invite à ouvrir les yeux, à déchiffrer, à notre tour, les effets sur le paysage de "l'ascension du soleil" (p. 461, op. cit.).
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Et que dire de cette évocation des lueurs du crépuscule ! La lune "mêlait sa clarté céruléenne à la lueur carminée du crépuscule ; double lueur d'une teinte et d'une fluidité indéfinissables." (p. 463, op. cit.). Il y a là un talent de peintre, dont le tableau, une fois encore, atteint les rives de l'intemporalité.
Les rois, les empereurs abdiquent, les présidents démissionnent, ou bien le peuple les renverse. Nous voyons, aujourd'hui, des villes englouties par des cyclones , des tsunamis, des séismes. Des génocides font disparaître des populations entières, avec les monuments qu'ils avaient dressés pour témoigner de ce qu'ils furent...A l'abri des ravages de la nature et des hommes, il reste, dans un écrin de mots, les marques qu'ont laissées, dans l'âme d'un poète, la couleur d'un ciel, au soleil levant , ou au crépuscule.

1 commentaire:

Orland a dit…

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