lundi 12 mai 2008

9 Mai 2008

Vendredi 9 Mai 2008. 7H13

Ce matin : fauchage, de 6H15 à 6H45. Contrairement à hier, pas de rosée dans le jardin : y -a-t-il une heure, pour la rosée, ou existe-t-il des matins sans rosée ?. Obligé de m’arrêter toutes les minutes, à cause du cœur, comme un oiseau affolé dans sa cage. A travers les hautes herbes, j’ai dégagé un chemin jusqu’au pommier, couvert de fleurs blanches.

Contre le mur exposé à l’ouest de la maison, il y a, au pied de la vigne vierge, une sorte de fleur dont j’ignore le nom, ce dont bien me fâche. Cette fleur sauvage a poussé là par hasard : ce sont des sortes de fleurs de clématite, en beaucoup plus petit. Le même bleu, en tout cas.

Près de la rivière, non loin d’un sorbier des oiseleurs, il a une variété d’orties de petite taille et qui porte à ses extrémités, des fleurs de couleur mauve, dont j’ignore également le nom.

J’ai adossé une table de plastique blanc à un arbre (un sureau). Je bois le café, en écoutant longuement « le latin des oiseaux » (Aragon).

Pris des photos, sous tous les angles, de fleurs roses (sabots de Vénus), éclairées, comme par un projecteur, par le soleil levant, presque horizontal. De tous les angles de prises de vues, il n’y en a qu’un qui soit le bon, comme « de toutes les façons de dire une chose, il n’y en a qu’une qui soit la bonne. On ne la trouve pas toujours en parlant et en écrivant, il est vrai néanmoins qu’elle existe, et que tout ce qui n’est pas elle ne satisfait pas un homme d’esprit qui veut se faire entendre » (citation restituée de mémoire, et dont j’ai oublié l’auteur).

Sorti tout droit des hautes herbes, un chat blanc aux yeux bleus vient me rendre visite.

Vendredi 9 Mai 2008. 18H03

Mon voisin me parle de la difficulté de son métier d’éleveur de vaches. « Il faut, me dit-il, sans cesse réfléchir et observer le troupeau de vaches. Dès qu’une vache se tient à l’écart, il faut se dire : c’est peut-être une vache malade. »

A en juger par ma propension à me tenir à l’écart de la société humaine, je me dis que je dois être, moi aussi, à ma façon, « une vache malade ».

J’écris ces lignes au premier étage de ma maison, dans une pièce dont la fenêtre, côté ouest, donne sur une rivière peuplée de canards sauvages et de ragondins, et dont la fenêtre, côté sud donne sur le cimetière du village. L’écrivain devrait toujours écrire ainsi, suspendu entre la vie et la mort.


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