jeudi 1 mai 2008

Jeudi 1° Mai 2008. 10H12.

Journée de soleil et de ciel bleu sur Romilly-Sur-Seine. Hier : Provins, sous la pluie. Cette ville, classée au patrimoine de l'UNESCO, respire une Histoire très ancienne. Jeanne d'Arc passa par son église majeure, que l'on voit de loin. Je suis sensible à l'histoire de Jeanne, pour avoir été souvent à Domremy : là bas aussi, on sent cette présence de Jeanne.
Il y a une fonction dans Google, dont je me sers, qui s'appelle "Google Analytics", qui permet de savoir de quelle région de France (ou du monde), viennent les internautes qui fréquentent les sites internet que vous avez crées. Ne recevant jamais aucun message des internautes qui lisent pourtant --fût-ce très brièvement-- mes textes (là encore Google Analytics révèle le temps moyen passé sur mes pages) , je me prends à rêver à ce que sont, réellement, mes lecteurs anonymes.
Et puis, songeant à l'extraordinaire surprise que fut pour moi, grâce à Google Books, la découverte de l'existence d'un de mes recueils de poèmes (Le Soir dans les Jardins, 1976) à la Library of Congress de Washington , je me prends à rêver à d'autres surprises extraordinaires que la poésie, ma poésie me réserva : il y eut cette page, écrite par Bernard Lorraine dans Panorama de la Poésie en Lorraine ( Editions Serpenoise, 1999), mais bien avant , au temps où j'habitais Besançon, vers 1975, et au temps où je mettais en vente dans les librairies de Besançon mes plaquettes de poèmes, que personne n'achetait (j'en vins à donner de l'argent à un ami pour en acheter quelques exemplaires) , à cette époque, disais-je, m'arriva une lettre d'une librairie parisienne "internationale" dont j'ai oublié le nom , qui me priait de lui envoyer un exemplaire d'un de mes recueils de poèmes avec la facture , pour l'un de ses clients. J'ai cru que c'était une plaisanterie bienveillante de mon amie Eve Malleret --Dieu ait son âme--, qui habitait Paris et qui enseignait le russe à la Faculté des Lettres de Besançon. Eve a été et demeure la meilleure traductrice, en France, de l'oeuvre de la poétesse russe Marina Tsvétaïeva. Finalement, en rêvant à je ne sais quel lecteur anonyme japonais , faisant une thèse sur la poésie française, j'envoyai la plaquette, dûment accompagnée d'une facture (je crois qu'il s'agissait du Soir dans les Jardins, à nouveau) Finalement, cette anecdote , bien avant Internet , montre que les livres trouvent le chemin du coeur de leurs lecteurs, quoi qu'il arrive.
De la même façon, dans les années 1980, comme j'habitais la banlieue de Nancy (Meurthe-et-Moselle), je reçus une lettre d'une admiratrice inconnue qui avait découvert mes livres à la Bibliothèque Municipale de Jarny (Meurthe et Moselle) et qui m'invitait à participer à une émission d'une radio locale , pour une émission consacrée à mon oeuvre poétique et qu'elle voulait intituler "Michel Conrad, Sol, Soleil, Solitude." Je ne me suis jamais rendu à cette invitation et je n'ai jamais rencontré cette admiratrice, ce que je regrette aujourd'hui. La seule émission radio à laquelle j'ai participé , c'était une interview de la journaliste Marie-Claire Munka consacrée à mon premier recueil "L'Entrée dans le Paysage". Cette interview devrait se trouver dans les archives sonores de la radio de FR3 Franche -Comté.
Il y a une fonction dans Yahoo qui me fascine , c'est un système de traduction automatique : Babel Fish . Voir mes poèmes en anglais m'a fait quelque chose. Il y a une douceur et une musicalité de la langue anglaise, même si "A river of light" ne saurait avoir, ni la même signification, ni la même sonorité qu'"Un Fleuve de Lumière". Mais , malgré tout , il reste quelque chose, malgré l'inévitable "distorsion" de toute traduction, et un lecteur anglophone devrait encore retrouver quelque chose de la magie de ces moments.
Eve Malleret , dont la traduction de l'oeuvre de Tsvétaïeva était l'activité essentielle, m'a fait réfléchir aux problèmes que pose la traduction : traduire quelques mots d'un poème russe en français lui coûtait des heures d'un travail passionnant, pour lequel elle me fit , quelquefois, l'extrême amitié de me demander conseil.

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