dimanche 14 septembre 2008

Dimanche 14 Septembre 2008. 9H33

Dans ma maison, en Lorraine...

Il est temps, pour moi, de rendre hommage, à la poésie de Guillaume Apollinaire. Ma vocation de poète est tout droit sortie d'un "Livre de Poche" qui , dans les années 1960, proposait une sélection de poèmes d'Apollinaire , sous une couverture bleu ciel, sur laquelle étaient reproduites, je crois, les lignes verticales et légèrement obliques du merveilleux poème qui commence par : "Il pleut des voix de femmes comme si elles étaient mortes, même dans le souvenir..."
Aujourd'hui , sans que je sache pourquoi, c'est un quatrain d'Apollinaire qui résonne, dans ma mémoire, depuis quelques jours :

"Du joli bateau de Port-Vendres
Tes yeux étaient les matelots
Et comme les flots étaient tendres
Dans les parages de Palos."

Il y a tout dans ce quatrain : une harmonie des sons (par des répétitions de sons, qui créent une musicalité et un rythme, comme le bercement de la mer) et du sens , avec cet imparfait de l'indicatif , répété d'un vers à l'autre, qui permet, dans la langue française, de suspendre le temps : "étaient".
J'aurais tendance à nommer ce temps verbal , non pas "l'imparfait" de l'indicatif, mais le "temps suspendu" de l'indicatif. Car c'est, non pas d'un "imparfait" dont il s'agit, mais d'une parfaite plénitude, d'un moment de bonheur inachevé, comme tous les moments de bonheur, sans doute, et que les magie des mots, ici, nous restitue.

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