dimanche 2 novembre 2008

Dimanche 2 Novembre 2008. 13H16

En septembre 1963, il y a quarante-cinq ans, j'étais lycéen, en classe de Seconde, au Lycée Poincaré de Nancy (Meurthe-et-Moselle, France). Mon professeur de français (dont j'ai oublié le nom) interpella, à la fin d'un cours, les trente-cinq élèves de la classe de Seconde dont je faisais partie (la plupart étant issus de la bourgeoisie nancéienne --ce qui n'était pas mon cas), en ces termes : "je vous mets, tous, au défi d'utiliser, en sortant d'ici, votre argent de poche pour acheter Les Fleurs du Mal de Baudelaire dans une édition de Poche, au lieu d'aller acheter un paquet de cigarettes ou un billet de cinéma !"
Piqué au vif, je courus acheter Les Fleurs du Mal de Baudelaire dans l'édition prescrite, comme on va voler un fruit défendu, dans un jardin qui nous est interdit. Peut-être ai-je été le seul élève de la classe à acheter ce livre, ce jour-là ! Mais de la lecture des Fleurs du Mal est né mon inextinguible amour de la poésie.
Plus tard, vinrent les découvertes des poèmes d'Apollinaire, Eluard, Aragon, Cadou, Desnos, Breton, et de tant d'autres... Mais je ne peux oublier la couverture de l'exemplaire des Fleurs du Mal acheté en 1963 :" l'Olympia", de Manet, sur fond noir...
Puisse un adolescent d'aujourd'hui, (tel que mon fils A. , qui est en Seconde , comme je l'étais , alors) , lisant ces lignes, courir acheter Les Fleurs du Mal, à son tour !

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