dimanche 5 octobre 2008

Lundi 6 Octobre 2008.6H29

Romilly-Sur-Seine.
Hier , dans le village où se trouve blottie, face à l'église, ma maison lorraine, mon voisin, m'invite à boire l'apéritif, à midi. Le voisin, devant sa soeur, rappelle que j'écris de la poésie, que je publie sur internet. Sa soeur m'apprend qu'elle écrit de la poésie, elle aussi, et a obtenu un prix de la Société des Poètes français.
Je me mets à parler de toute la trajectoire de ma vie de poète, ou du moins de celle que je veux bien montrer, comme, sur ce blog, je choisis d'écrire certaines choses de ma vie, et de ne pas tout dire de ce qu'il m'arrive dans ma vie.
Bref , de ma vie je raconte les échos qu'eurent mes textes, les déceptions entre ce que l'on imagine du pouvoir de la poésie et son pouvoir réel, cette soirée mondaine, il y a trente ans, à Jussey (Haute-Saône), dans un domicile privé, où l'on me demande de lire en public des poèmes, accompagné d'un pianiste et où je découvre que la maîtresse de maison, à qui je demande un exemplaire d'un de mes recueils, n'en a même pas coupé les pages !
Je parle de cette étudiante d'hypokhâgne qui , il y a vingt ans, m'écrit de Jarny (Meurthe-et-Moselle) sans m'avoir jamais rencontré : "je cherche votre adresse depuis des mois, j'anime une émission dans une radio locale et je voudrais vous consacrer une émission que j'intitulerais : Michel CONRAD, Sol, Soleil, Solitude". J'explique que , sans que je sache vraiment pourquoi, je n'ai pas daigné me rendre dans cette radio locale de Jarny, et que je n'ai jamais rencontré cette admiratrice inconnue.
Je raconte que j'ai découvert récemment, grâce à internet, qu'un de mes recueils de poèmes, Le Soir dans les Jardins, se trouve à la Library of Congress de Washington, et que j'aimerais rencontrer le diplomate qui a fait traverser l'Atlantique à cette plaquette de onze pages imprimée, à cent exemplaires, à compte d'auteur, par l'Imprimerie Néo Typo de Besançon (Doubs) en 1976.
J'oublie de raconter ce lundi 17 Décembre 2001, où dans une librairie de Charmes (Vosges), je découvre le livre de Bernard Lorraine "Panorama de la Poésie en Lorraine"(Editions Serpenoise, 1999), où une page m'est consacrée . Alors que je me promettais de faire les démarches pour le rencontrer, Bernard Lorraine meurt en Mars 2002, à Neufchâteau (Vosges), sans que j'aie pu le remercier.
Ces personnes (la jeune fille d'hypokhâgne , le diplomate inconnu, Bernard Lorraine), ce sont les rendez-vous manqués de ma vie, à jamais , et pour "les siècles des siècles", comme disait le pasteur, dans mon enfance, quand j'assistais au culte protestant, au Temple de Nancy (Meurthe-et-Moselle).
Après m'avoir longuement écouté, la soeur de mon voisin me dit que je dois absolument découvrir l'oeuvre d'un poète, dont elle écrit le nom sur un post-it, qu'elle me donne : "Boris Gamaleya".
Rentré dans ma maison lorraine, j'apprends, par internet, que Boris Gamaleya est né en 1930 à la Réunion . Communiste, professseur de Collège, il est victime de l'ordonnance Debré du 15 Octobre 1960, autorisant les pouvoirs publics à procéder à l'exil forcé en métropole des fonctionnaires de l'outre-mer troublant l'ordre public. Boris Gamaleya écrit, à Romainville, où il est exilé, Vali pour une reine morte de 1960 à 1972, puis, après une grève de la faim en 1972, obtient de rentrer à la Réunion où il publie en 1973, à compte d'auteur, Vali pour une reine morte.

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