mardi 7 octobre 2008

Mardi 7 Octobre 2008. 20H56

Romilly-Sur-Seine.
Dimanche 5 Octobre
: je note deux phrases des Mémoires d'Outre-Tombe : "rien ne brise le coeur comme la simplicité des paroles dans les hautes positions de la société et les grandes catastrophes de la vie."' (p. 259, IV, op. cit.). Et ceci, encore : Charles X , en exil à Prague, en 1833, attend la visite de Chateaubriand, et dit à ses petits-enfants : "Devinez qui vous verrez demain : c'est une puissance de la terre !" (p. 266, IV, op. cit.) Qu'un grand écrivain puisse être qualifié de "puissance de la terre" par un roi, même s'il s'agit d'un roi déchu, un roi exilé, m'émeut.
Lundi 6 Octobre : j'ai pensé, je ne sais pourquoi, à ce Proviseur mort il y a plus de quinze ans, dans l'exercice de ses fonctions, à Thionville (Moselle). Atteint d'un cancer qui s'était propagé à la colonne vertébrale, il venait travailler, chaque jour, dans un corset de plâtre, autour du torse, dont nous nous amusions, nous, ses collègues, en toquant dessus, avec l'index. Comme on fait toujours dans ces cas-là, nous lui parlions comme s'il allait ne jamais mourir.
Mardi 7 Octobre : à mon fils A., qui me dit au téléphone que ses études l'ennuient , je réponds que je me suis , tout comme lui, énormément ennuyé au lycée. J'ai découvert le plaisir intellectuel des études seulement à la Faculté des Lettres de Besançon (Doubs), en préparant ma Licence es Lettres Modernes, en 1972. Je me souviens d'un exposé que j'avais fait devant mes condisciples sur une page des Confessions de Jean-Jacques Rousseau (la journée des cerises) . A la fin de mon exposé, le commentaire de l'enseignant (Paul Sadrin) m'est allé droit au coeur : "Monsieur, si Jean-Jacques Rousseau avait été là, il aurait été content."

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