lundi 29 décembre 2008

Lundi 29 Décembre 2008. 11H30

En 1972, lorsque je préparais ma Licence de Lettres Modernes à la Faculté des Lettres de Besançon (France), je lus et relus, avec une volupté indicible, Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau (1782). J'eus d'ailleurs mon heure de gloire , dans cette même Faculté des Lettres, en faisant un exposé sur "la journée des cerises", (p. 152 et 153 de l'édition Garnier des Confessions, 1980). en présence du professeur Paul Sadrin qui me fit ce compliment inoubliable : "Monsieur, si Jean-Jacques Rousseau avait été là, il aurait été content."
En 2008, soit trente-six ans plus tard, je lis dans les Mémoires d'Outre-Tombe (Tome IV) une page extraite des Confessions de Rousseau et fidèlement recopiée par Chateaubriand, p. 420 et 421, qui consiste en le récit de l'aventure que Rousseau vécut à Venise en compagnie d'une certaine "Zulietta", aventure qui se termine par une formule péremptoire adressée à Rousseau par ladite "Zulietta" : "lascia le donne e studia la matematica" : "laisse les femmes et étudie les mathématiques" (p. 421 des Mémoires d'Outre-Tombe, IV, op.cit. et page 379 de l'édition Garnier des Confessions, 1980).
J'ai donc renoué avec Rousseau, ce matin, par Chateaubriand interposé. Quant à la phrase prononcée par "Zulietta", je me suis dit que si une femme , ces jours-ci, m'adressait la même phrase à moi-même, je peux dire que je me dirais , en mon for intérieur, que mon inclination, ces jours-ci , ne va à rien d'autre qu'à des choses purement immatérielles. Comme "l'étranger" du poème en prose de Baudelaire (Petits poèmes en prose, 1869) , que l'on questionne sur ce qui suscite en lui de l'intérêt, je crois que je pourrais répondre, tout comme lui : "J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... les merveilleux nuages".

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