Hier, je suis parti, avec mon fils Alexandre, de Romilly-Sur-Seine, pour aller voir ma mère, dans la banlieue de Nancy (Meurthe-et-Moselle), puis je suis arrivé dans ma maison lorraine vers dix neuf-heures. Nous avons relié le très récent et minuscule « eeePC », connecté à Internet grâce à SFR, à un écran d’ordinateur, vieux de quinze ans et beaucoup plus volumineux : ça a marché !
Puis, vers vingt heures, nous sommes allés manger un « kebab », dans la petite ville voisine. Le patron du « kebab » est un ancien élève du Lycée dont j’étais Proviseur, il y a dix ans. En ce temps-là, il préparait un C.A.P. de Maçonnerie, et j’étais « son » Proviseur…Dans le « kebab », il y avait foule : des gens de milieux modestes, essentiellement. Au retour du « kebab », j’ai arrêté la voiture pour photographier, à l’aide du téléphone portable, le soleil couchant.
Hier soir, avant de m’endormir, j’ai lu quelques lignes d’une petite anthologie que je viens d’acheter : « 1, 2, 3…bonheur ! Le bonheur en littérature » (collection Folio 2 Euros, N° 4442, imprimé le 22 Novembre 2007).
Ce matin : le tour du jardin, sous le ciel gris, une tasse de café à la main. Par endroits, les herbes et les feuillages constituent une petite jungle sauvage, trempée de rosée. J’aimerais être féru de botanique et pouvoir nommer chacune des herbes sauvages qui constituent « l’éco-système » de mon jardin ! Près du vieux puits, la lavande a encore grandi, le vieux pommier va donner, cette année, contrairement à l’année dernière, des myriades de pommes. En revanche, les roses et les lys orangés ont défleuri, à mon grand dam !
Au retour, dans ma chambre, (qui est à la fois ma chambre et mon « bureau » et où me parvient, comme un petit miracle, malgré l’air humide, par instants, l’odeur des troènes en fleurs) je lis, à nouveau, quelques lignes du livre que je viens d’acheter. Il y a, là dedans, un texte assez tonique de Jean Giono, intitulé « La chasse au bonheur ». On peut y lire les lignes suivantes : « Il y a un compagnon avec lequel on est tout le temps, c’est soi-même : il faut s’arranger pour que ce soit un compagnon aimable. » (p.16, op.cit.). En lisant cette phrase, je me suis dit que j’avais vécu, pendant des années, dans un constant désamour de moi-même, et que cela a été la cause majeure de mon « malheur », ou du moins de la sensation subjective de ce que je croyais être mon « malheur », malgré toutes les raisons objectives d’être heureux que je pouvais avoir.
Il y a une autre phrase, un peu plus loin dans le même texte, que je voudrais encore citer : « A mesure que l’habitude du bonheur s’installe, un monde nouveau s’offre à la découverte, qui jamais ne déçoit, qui jamais ne repousse, dans lequel il suffit parfois d’un millimètre ou d’un milligramme pour que la joie éclate. » (p. 19, op.cit.). Cette phrase m’a fait penser à deux textes que j’ai écrits naguère, et que je cite de mémoire : « Avez-vous déjà ressenti le bonheur par mégarde… » et le texte qui se termine par « On pourrait continuer de vivre. On pourrait ». Je laisse à l’internaute bénévole de ces lignes le soin de retrouver les textes exacts auxquels je fais référence, dans mon « site internet » de poèmes.
Il est dix heures : cela fait une heure et quart que j’ai entrepris l’écriture de cette page, avec des interruptions , me levant de ma chaise pour aller, par exemple, ouvrir toutes les fenêtres de la maison, afin de l’aérer. En passant par le grenier, m’a émerveillé, comme à chaque fois, la lumière zénithale qui tombe d’une petite partie du toit qui est vitrée – cette lumière zénithale, finalement, c’est un « bonheur », un bonheur à peu de frais ! Je voudrais, un jour, installer un bureau dans cette partie du grenier, à la verticale sous cette lumière, pour essayer d’écrire sous cette lumière qui éclairerait ma feuille de papier (ou mon ordinateur) : il me semble que, sous cette lumière si particulière, qui tombe du ciel (et qui n’a rien à voir avec la lumière que diffusent les fenêtres), je ne pourrais qu’écrire des textes qui seraient en harmonie avec le Cosmos tout entier !
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