mercredi 30 juillet 2008

Mercredi 30 Juillet 2008. 9H44

On lit, dans les "Fragments retranchés" du Volume III des Mémoires d'Outre-Tombe (Classiques de Poche, op.cit.), un texte (p.578, sqq) qui aurait dû constituer le livre dixième de la Troisième Partie. Il se serait intitulé : "Madame Récamier". Il est daté de "Paris, 1839".
Plus que jamais, il faut lire entre les lignes : "Madame Récamier sortit et je ne la revis que douze ans après." (p. 579, op. cit.)
J'apprécie l'art du non-dit, de l'euphémisme et de la litote : comment arriver à dire de la manière la plus forte possible des sentiments extrêmes, sans violer le code des convenances, sans rien révéler de précis ? Par cette phrase, sans doute , qui ouvre la paragraphe qui suit la phrase que je viens de citer et qui s'achève par deux beaux oxymores : "Douze ans ! Quelle puissance ennemie coupe et gaspille ainsi nos jours, les prodigue ironiquement à toutes les indifférences appelées attachements, à toutes les misères surnommées félicités." (p. 579, op. cit.).
Lisant cela, on songe à l'accent des alexandrins de la tragédie racinienne :
"Que le jour recommence et que le jour finisse
Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice" (Racine , Bérénice).

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