vendredi 18 juillet 2008

Samedi 19 Juillet 2008. 8H26

Lorsque je relis , dans les Mémoires d'Outre-Tombe (p. 393, op. cit.), cette phrase : "A la villa Médicis, dont les jardins sont déjà une parure et où j'ai reçu la grande-duchesse Hélène, l'encadrement du tableau est magnifique : d'un côté la villa Borghèse avec la maison de Raphaël ; de l'autre la villa de Monte-Mario et les coteaux qui bordent le Tibre ; au-dessous du spectateur, Rome entière comme un vieux nid d'aigle abandonné.", je me dis que ma villa Médicis, à moi, c'est une vieille maison des années trente, et mes jardins de la villa de Médicis, à moi, qui "sont déjà une parure" , c'est quatre pots de lavande, sur le goudron d'une cour.
En poursuivant ma lecture, quelques pages plus loin, je me dis qu'au-delà du filigrane historique, au-delà de cette trame que constitue l'ambassade à Rome de François-René de Chateaubriand, qui dura sept mois qui lui permit, à son arrivée à Rome, en Octobre 1828, de rencontrer le Pape Léon XII (p.253, op. cit.), d'être témoin de sa mort le 18 Février 1829 (p. 336, op. cit.) d'être témoin de l'élection de son successeur, le Pape Pie VIII, le 31 Mars 1829 (p. 376, op. cit.), de la nomination du cardinal Albani et tant que Secrétaire d'Etat (p. 378, op. cit.), d'être reçu par Pie VIII, dans le cadre d'une audience particulière, le 29 Avril 1829 (p. 399, op.cit.), il n'en reste pas moins que l'essentiel de ce qui fait la beauté des Mémoires d'Outre-Tombe se trouve dans cette phrase qui termine le chapitre intitulé "Pie VII" (pages 400 et 401, op. cit.) : "Ma fidélité à la mémoire de mes anciens amis doit donner confiance aux amis qui me restent : rien ne descend pour moi dans la tombe ; tout ce que j'ai connu vit autour de moi : selon la doctrine indienne, la mort, en nous touchant, ne nous détruit pas ; elle nous rend seulement invisibles."

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